Bruant ortolan (Emberiza hortulana)
Le Bruant ortolan est de taille très légèrement supérieure à celle du Moineau domestique (Passer domesticus).
Comme chez les autres bruants, le dessus de l’oiseau est brun rayé. En été, le plumage des mâles est aisément reconnaissable : la tête, la nuque et la poitrine sont vert olive grisâtre, la gorge et la poitrine sont franchement jaune, le dessous est roux cannelle orangé. À noter que ses yeux sont cerclés de jaune pâle (ou blanc crème) et son bec est rosé. Les pattes sont orangées. Le bec est court et conique et les rectrices externes, comme pour tous les bruants (sauf le proyer), sont blanches et très visibles en vol. La femelle se distingue par la présence de taches et stries sur la poitrine et des nuances de couleurs plus subtiles et discrètes. En automne, les deux sexes ont un plumage plus terne. Le juvénile est très fortement strié dessus et dessous, avec le bec plus grisâtre. Les jeunes femelles (1er hiver) sont fortement striées dessous et présentent une coloration chamois sur toute la poitrine. Le jeune male ressemble à la femelle adulte en plumage internuptial mais la calotte est d'avantage olive brunâtre. Une mue prénuptiale a lieu entre janvier et mars et une mue postnuptiale globalement en juillet, mais pouvant se poursuivre jusqu’en septembre. La mue post-juvénile dépend de la date d’envol des jeunes, mais elle est généralement achevée en fin d’été pour la migration.
Cet oiseau vit dans une grande variété d'habitats, mais en général, il fréquente les zones ouvertes, parsemées d'arbres et en général de cultures céréalières, se cantonnant aux contrées dont les températures en juillet sont comprises entre les isothermes 15 et 30°C. Sont ainsi concernées non seulement des régions aussi diverses que les régions boréales, tempérées, méditerranéennes, steppiques, mais aussi celles incluant des zones montagneuses allant de 1500 à 2500 m dans le sud de son aire de répartition. La présence de points d’eau lui est favorable.
En France, il occupe des milieux très variés : milieux de garrigues, maquis, pelouses d'altitude, à faible végétation, zones de polycultures où des vignes, des haies et des bosquets sont présents, zones steppiques de moyenne montagne à élevages extensifs sur les pentes ensoleillées. Le Bruant ortolan colonise de petites parcelles faites de pâturages, de haies, de matorrals et garrigues entrecoupées de cultures variées (vignes, arbres fruitiers, etc.). Les milieux fermés ainsi que les grandes parcelles ne lui conviennent pas. C’est un migrateur au long cours précoce, qui quitte ses lieux de nidification dès le mois d’août afin de rejoindre ses quartiers d’hiver situés en zone sub-saharienne. Il revient sous nos latitudes au mois de mai, parfois en avril.
Le mâle a besoin d'un perchoir (un arbre isolé, un muret de pierres, un cep de vigne...), afin d’égrener son chant. Bombant la poitrine et renversant la tête en arrière à chaque strophe, il lance son refrain, composé d’une courte strophe. Ce chant caractéristique est surtout émis en mai et juin. C’est lors du nourrissage des jeunes que les parents sont le plus aisément observables.
L'oiseau s'alimente à pied, le plus souvent au sol en période internuptiale, mais il recherche volontiers sa nourriture dans la végétation arborée en période de reproduction. En règle générale, la nourriture est recherchée dans un rayon de l’ordre de 200 m autour du nid, rarement au-delà. En août-septembre, les bruants ortolans se rassemblent en petites bandes avant de partir de nuit vers leurs quartiers d'hiver, situés au sud du Sahara, désert qu’ils traverseraient sur un large front. Cependant, très peu de données scientifiques sont pour l’heure disponibles, à l’exception d’un suivi initié depuis peu en Mauritanie.
Généralement les mâles arrivent sur les lieux de reproduction et commencent à chanter quelques jours avant les femelles. Le nid, construit au sol par la femelle,est composé d’herbes et de brindilles. Certains nids ont cependant été observés dans des genévriers. Le nid est toujours dissimulé dans la végétation ambiante, par exemple dans une touffe d’herbes. En général, cinq œufs blanc bleuté longs d'une vingtaine de millimètres, de couleur claire, tachetés de sombre sont pondus en mai-juin. L’incubation dure une douzaine de jours, vraisemblablement assurée essentiellement par la femelle. Le Bruant ortolan peut nicher en petite colonie (deux à quatre couples) et même tolérer des mâles non accouplés sur ce territoire. Il serait donc assez tolérant en période de reproduction. Les jeunes, nidicoles, sont nourris pendant 10 à 13 jours par les deux parents de divers insectes. Ils conservent leur plumage juvénile pendant environ trois mois. L’année suivante, ils peuvent participer à la reproduction. Des données, malheureusement trop fragmentaires, indiqueraient une production de 2,4 jeunes par couple nicheur. En période de reproduction, une proportion élevée de mâles non appariés est observée, variant de 17% à 65%, selon les régions et les auteurs. La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ cinq ans.
Les oiseaux se nourrissent de chenilles, de petites sauterelles et autres insectes. Un complément alimentaire est toutefois fourni par l’ingestion de graines, nourriture qui devient prépondérante lors des migrations postnuptiale et prénuptiale. Les jeunes sont des insectivores quasi exclusifs jusqu’à leur envol.