L'Alouette calandre (Melanocorypha calandra)
L'alouette calandre, grande et fortement charpentée, a une grosse tache noire de taille variable au cou, son dos est finement rayé, les joues sombres soulignées de blanc et une calotte rayée. Son gros bec conique a la mandibule supérieure foncée dessus et celle inférieure jaunâtre. Le menton et la gorge son blanc, comme le bas de la poitrine et le ventre. Le haut de la poitrine est ocre clair rayé de brun. Lorsqu'elle a les ailes déployées, on distingue bien les points blancs des primaires et des secondaires qui contrastent beaucoup avec l'aspect noirâtre de l'oiseau. Vu de dessus le bord postérieur des ailes est également blanc et bien visible. La queue brun noirâtre est courte. Les deux rectrices extérieures sont blanches en majeure partie. Les pattes sont d'un brun jaunâtre. Les deux sexes sont pratiquement similaires mis à part que chez la femelle les taches noires du cou sont plus réduites.
L'alouette calandre affectionne les terres arides et rocailleuses. On la trouve dans les campagnes cultivées, les zones désertiques sablonneuses, les pelouses sèches et pierreuses des plaines. On rencontre parfois des bandes dans les dépressions salines à la végétation arbustive.
L'alouette calandre niche généralement au sol à l'abri d'une plante ou d'un petit buisson et plus rarement à découvert. Elle a une nette préférence pour les champs de céréales. Elle utilise une petite dépression pour pondre. Le nid est de construction sommaire et fait d'herbes sèches et de paille avec une garniture inférieure réalisée avec des brins d'herbe plus fins. Elle dépose 4 ou 5 œufs, de couleur un peu verte, à partir de mi-avril. Les œufs de 24 x 18 mm, deviennent blancs ou blanchâtres avec des taches de brun foncé ou de gris au bout de quelques jours de couvaison. L'incubation, qui dure de 12 à 14 jours, est assurée par la femelle. Les poussins très vigoureux sortent du nid à 11 ou 12 jours mais ne voleront qu'à partir du vingtième quand leur plumage sera complet.
L'alimentation de l'alouette calandre est basée essentiellement sur les matières végétales. En automne et en hiver, elle consomme beaucoup de graines et de céréales, de jeunes pousses, de l'herbe, et surtout, elle cherche des semences de chanvre. A partir d'avril, elle dévore énormément d'insectes, araignées, petits mollusques, et vers de terre.
L'Alouette calandrelle (Calandrella brachydactyla)
L'espèce est polytypique avec des variations géographiques, mais aussi individuelles au sein de ces différentes populations. C'est la plus petite alouette d'Europe d'une taille à peine supérieure à celle d'un moineau. Son aspect est pâle avec des motifs de couleurs gris brunâtre ou blanc sale sur le dessus. La calotte est gris brunâtre et nettement rayée, mais elle peut être brun-roux avec des stries plus fines comme dans les populations espagnoles et d'Afrique du Nord. Un large sourcil clair s'étend depuis l'oeil, qui est cerclé de blanc, jusque vers l'arrière de la tête. Elle n'a pas de huppe mais les plumes de la calotte peuvent se gonfler lors des moments d'excitation. Les couvertures parotiques sont gris brunâtre, avec pas ou presque pas de motifs et entourées de blanc sale. Le bec est gros, pointu et jaunâtre pâle.
Le dessous de l'adulte est très clair et ne comporte pratiquement pas de motifs (les juvéniles sont un tout petit peu rayé sur la poitrine). A la base et de chaque côté du cou on trouve généralement une tache noirâtre. Chez certains individus la tache est mal dessinée ou seules de petites raies apparaissent sur le haut de la poitrine mais sans jamais l'envahir totalement. La longueur des rémiges tertiaires atteignant l'extrémité ou presque des rémiges primaires, la caractérise et permet de la distinguer de l'alouette pispolette, Calandrella rufescens.
L'alouette calandrelle et un oiseau typiquement steppique. Elle aime les terrains secs, sableux ou caillouteux, avec une végétation rase. On la trouve dans des zones bien ensoleillées à l'abri du vent et présentant un sol avec des zones dénudées : dunes, sansouïres, herbages et champs ouverts et même des milieux fortement anthropisés comme les remblais, les carrières, les friches industrielles et les terrains d'aviation.
L'espèce est habituellement fidèle à son lieu de reproduction. Pour nicher l'alouette calandrelle a besoin de sites de type steppiques. Des couples peuvent s'installer à une dizaine de mètres les uns des autres et donner à penser qu'ils vivent en colonie, mais ce n'est pas le cas. Le nid est aménagé au sol dans les zones les plus chaudes. Il consiste en une simple dépression, sommairement garni de débris végétaux et protégée du vent dominant et du soleil par une touffe d'herbe ou un buisson. Trois à cinq oeufs sont pondus dès le mois de mai. L'incubation dure de 12 à 14 jours. Les jeunes quittent le nid au bout de 12 jours, avant même de savoir voler. Il n'y a en principe qu'une seule nichée mais deux, entre mai et juillet, ne sont pas exceptionnelles.
L'alouette calandrelle est essentiellement insectivore en période de reproduction et granivore en période hivernale.
L'Alouette lulu (Lullula arborea)
L'alouette lulu ressemble à l'alouette des champs, mais elle est légèrement plus petite. Sa queue est plus courte et sa teinte tire davantage sur le roux. Les plumes de sa queue sont brun foncé. Les rectrices extérieures ont une grande pointe de couleur crème, ainsi que le bord extérieur. Les autres plumes de la queue ont une pointe crème qui va en diminuant. La couleur de la tête est nettement indiquée par la tache sombre des oreilles et la bande claire du sourcil s'étire jusqu'à la nuque où les petites plumes sont duveteuses et forment une petite houppe dressée. Les parties inférieures portent une bande pectorale formée de longues stries sombres qui s'étendent aux flancs. La femelle a le même coloris que le mâle. Les oisillons ont l'intérieur de la bouche jaune. La langue porte une tache noire sur la pointe et une grande tache noire sur les deux côtés.
L'alouette lulu fréquente les boisements clairs, plus particulièrement les conifères surtout s'ils possèdent des secteurs pierreux ou sablonneux entrecoupés de champs. Elle apprécie beaucoup les coupes. On la trouve également dans les secteurs de landes à bruyères qui alternent avec les prés et les zones boisées. Elle évite les végétations touffues, ombreuses et humides. L'alouette lulu niche en Europe Orientale du Danube jusqu'à l'Oural, en Asie Mineure, et dans l'extrême sud de la Scandinavie. Les oiseaux qui occupent une position septentrionale migrent en hiver en direction de l'Europe du Sud. En Europe Occidentale (France, péninsule ibérique, Italie) et dans la partie occidentale de l'Afrique du Nord, les populations sont plutôt sédentaires ainsi que dans les Balkans.
Enfoui dans le sol, le nid est souvent placé à l'abri d'une plante ou au pied d'un jeune arbuste qui le dissimulent parfaitement. La femelle le construit avec des herbes sèches, de la mousse et des petites racines méticuleusement disposées. L'intérieur de la coupe est garni de matériaux plus raffinés, des crins ou occasionnellement des duvets végétaux. L'alouette lulu mène à terme deux ou trois couvées par saison, dès mars, en mai-juin, et éventuellement en juillet-août si les conditions sont favorables. Chaque ponte est constituée de trois ou quatre oeufs de couleur blanc grisâtre finement tachetés de brun rouge et gris. La femelle couve seule en moyenne pendant deux semaines. Les jeunes séjournent au nid entre 9 et 15 jours et le quittent souvent avant de savoir voler. Les parents prennent tous deux grand soin des petits, pendant à peu près le même laps de temps.
L'alouette lulu se nourrit essentiellement d'insectes et d'araignées pendant la saison de reproduction. A partir de l'automne et pendant toute la saison hivernale, son menu est composé de graines et de semences que l'oiseau saisit en se tapissant au sol.