La Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus)
La chouette de Tengmalm est un rapace nocturne de taille comparable à celle de la chevêche d Athéna. Elle se distingue de cette dernière par une tête plus ronde et plus grosse. L oiseau mesure environ 25 centimètres et son poids moyen est proche de 100 grammes pour les mâles et 160 grammes pour les femelles.
Le disque facial est bien marqué et rend la confusion impossible avec une chevêche. Le dessus du plumage est brun foncé avec des points blancs qui lui ont valu d'être appelée « chouette perlée » par les suédois. Le vol est rectiligne et non pas onduleux comme celui de la chevêche.
La chouette de Tengmalm est strictement nocturne. La période d activité comprend deux pics, l'un vers la fin du crépuscule, l'autre tôt le matin avant l'aube.
C'est une espèce typique de la taïga. Elle affectionne donc les forêts de résineux, surtout dans le nord de son aire de répartition et dans les zones montagneuses. Elle est inféodée aux vieux peuplements possédant des cavités favorables à la nidification.
Dans le Jura, c’est un oiseau caractéristique des hêtraies-sapinières et des hêtraies d’altitude. En Vanoise, elle se satisfait de la plupart des formations boisées d’altitude, de la hêtraie au mélézin. C’est la maturité du peuplement forestier, avec le maintien de vieux arbres, qui conditionne sa présence, en liaison avec la présence du pic noir, grand pourvoyeur de cavités. Dans les Pyrénées, les prospections menées durant les années 1970-1989 ont permis de trouver l’espèce dans des milieux forestiers assez variés : 50 % des observations se situaient dans des forêts de pins à crochets dominants, 30 % en sapin dominant, 5 % en pin sylvestre et 5 % en feuillus. La moyenne altitudinale des observations se situe vers 1 700 - 1 800 mètres, avec comme extrêmes 700 et 2 250 mètres.
A l’opposé en quelque sorte, elle se reproduit régulièrement sur quelques plateaux calcaires de Côte-d’Or, dans les combes froides boisées en feuillus (hêtres principalement), à des altitudes comprises entre 300 et 600 mètres. Dans les Vosges du Nord, elle niche dans des pinèdes, des forêts mixtes de feuillus et de résineux, voire des hêtraies pures (mais les résineux ne sont pas loin) à des altitudes comprises entre 250 et 350 mètres.
Globalement, on note ainsi une grande plasticité dans le choix de l’habitat : l’espèce se reproduit dans des futaies âgées d’essences variées, situées en altitude ou dans des cuvettes froides, avec des cavités favorables à la nidification.
La chouette de Tengmalm niche dans une cavité d’arbre, souvent une ancienne loge de pic noir mais elle utilise volontiers les cavités naturelles. La ponte comprend 3 à 10 œufs, pondus à deux jours d’intervalle et couvés pendant 26 à 28 jours. Comme ce petit rapace se nourrit essentiellement de rongeurs, sa reproduction est liée à l’abondance de ces proies. En cas de pullulation, les pontes sont précoces et bien fournies. Lorsque les rongeurs font défaut, les nidifications sont rares.
De même, en cas d’abondance de proies, plusieurs nids peuvent être occupés à moins de 100 mètres de distance. Un cas exceptionnel concernait trois nichées élevées simultanées dans un même arbre.
Elle adopte facilement les nichoirs mis à sa disposition. Ceux-ci ont permis l’accroissement des populations dans des zones où les vieux arbres troués faisaient défaut.
La chouette de Tengmalm se nourrit essentiellement de micro-mammifères (mulots et campagnols) et capture rarement des oiseaux ou des insectes. 1 802 proies ont été identifiées dans les restes de 18 fonds de nichoirs utilisés en Côte-d’Or. Le campagnol roussâtre venait en tête (47 % des proies), suivi des mulots sylvestre et à collier (42 % pour ces proies, les deux espèces réunies).
Taille : 25 centimètres
Envergure : 54 à 62 centimètres
Poids : 100 grammes (mâle) et 160 grammes (femelle)
Longévité : 8 ans